⌛️ Temps de lecture estimé : 5 minutes
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Chères et chers vous,
Nous sommes désormais 491 dans ce Premier Cercle, bienvenue aux 43 nouvelles et nouveaux venu·es !
Comme chaque mois, je continue à vous raconter la gestation des Belles Personnes, la marque de produits pour le corps (et donc pour la tête), que je suis en train de créer.
Avant de commencer, voici ce que vous pouvez faire si vous souhaitez soutenir mon projet :
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Voici le programme de ce nouvel épisode, les précédents sont ici si vous lez avez manqués.
↪️ 1. Previously : Jouer au logo
🚀 2. L’Enjeu du mois : Rester stable
🖼️ 3. Le Conseil Beauté : Julia Rehme, à même la peau
🥸 4. La Pause Anti-anti : Beauté rare
🙋♀️ 5. C’est à vous : Le prénom
↪️ 1. Previously : Jouer au logo
Chaque mois, je commence par vous raconter ce qu’il s’est passé pour Les Belles Personnes : les avancées produits, les rencontres, les problèmes, les apprentissages.
Le mois de mai n’étant pas le plus productif de l’année en France, il n’y a pas eu d’avancées marquantes en termes de produits ces dernières semaines.
J’en profite pour rembobiner un peu et vous parler de l’identité visuelle des Belles Personnes, en particulier de son logo.
Dans une autre vie, j’ai passé quelques années aux Arts décoratifs de Paris (et même quelques semaines aux Beaux-Arts de Paris). Sur le papier, j’ai ainsi une formation de direction artistique. Certes un peu rouillée, mais généralement suffisante pour mes besoins du quotidien.
Comme tous les coûts ne sont pas permis en démarrage de boîte (et même par la suite hein), j’allais évidemment m’occuper moi-même du logo et de l’identité visuelle des Belles Personnes.
Ça faisait plusieurs semaines que je bossais avec mon amie Julie sur le storytelling et les valeurs de la marque (d’ailleurs désormais c’est son taf1), je savais donc très bien où je voulais aller, et ce que je voulais raconter.
Je souhaitais que le logo ait une forte dimension picturale, et qu’il raconte ma conception de la beauté : non pas la perfection illusoire mais celle qui rayonne, pleine d’histoires. Il fallait donc des failles, des aspérités. Et enfin, on devait percevoir la puissance de la douceur.
Rien que ça. J’ai feuilleté des dizaines de bouquins de branding, fait plein d’emplettes chez Rougier & Plé, et me suis mise des après-midi entières face à des feuilles blanche grammage 300 g/m2, et surtout face à moi-même.
Comme l’histoire des Belles Personnes part d’une expérience personnelle, je suis partie : de ma peau, tatouée (voir chapitre 3 de cet épisode), et du kintsugi, cet art japonais qui répare les cassures avec de l’or.



J’ai souffert, vraiment. Créer, c’est comme le sport, ça demande de l’entraînement, et là j’avais clairement perdu. En plus créer pour soi… Je n’étais pas de la plus grande indulgence envers moi-même (pléonasme).
Après quelques semaines, j’ai fini par aboutir à une proposition que je me sentais capable de montrer. Celle-ci 👇🏻
Un Google Form envoyé à 40 personnes plus tard, le verdict fut sans appel.
“Craquelures, fêlures, vergetures, cassures, rides ? Ces sillons ne m’évoquent pas quelque chose de positif.”
“Les brisures à l’intérieur du texte ne me plaisent pas trop. Comme si ces personnes n’étaient finalement pas si belles que ça à y regarder de plus près.”
“Cela évoque une réparation après quelque chose de cassé, ou quelque chose qui peut se casser. Je ne le trouve pas forcément très positif.”
La plupart des testeuses comprenaient visiblement ce que j’avais voulu dire (la beauté imparfaite), mais… n’adhéraient pas du tout. 🫠
Il a fallu digérer et acter que j’avais atteint mon seuil d’incompétence…
Et puis je me suis rendue compte à quel point c’était précieux, de m’être plantée aussi tôt sur un sujet crucial.
(Note pour plus tard : continuer à demander l’avis de mes futur·es client·es 😉)
Maintenant, il fallait agir.
Ça faisait un moment que je lorgnais sur L’Appartement parisien. Une agence de branding & de design produit de haut vol, qui depuis 20 ans bosse pour de grandes marques, comme pour des pépites type La Bonne Brosse.
Un petit mail intitulé “J’aime beaucoup de ce que vous faites !” plus tard, et je rencontrais Florence et Romain en septembre 2024.

J’ai été touchée par l’enthousiasme dont elle et il ont fait preuve à propos des Belles Personnes. Humblement je leur ai montré ce que j’avais fait et pourquoi ça n’allait pas. Ce serait leur point de départ.
Après quelques semaines d’échanges et de travail… tadaaaaam :
J’adore ce logo, qui traduit parfaitement ma vision et les valeurs de la marque. J’espère que vous partagerez mon enthousiasme :)
Dans un prochain épisode, je vous raconterai la fabuleuse histoire de la création des packagings…
🚀 2. L’Enjeu du mois : Rester stable
Ce qui est à craquer ce mois-ci : MOQ, parfums, quel pas de vis choisir, les enjeux
de l’éco-conception…
Ce mois-ci, mes premiers produits doivent commencer à passer leurs premiers tests. Attention, chapitre un peu technique, mais c’est pour votre bien de consommateur·trice !
En effet, en Europe, l’industrie cosmétique est très réglementée. Et s’il n’y a pas besoin d’autorisation de mise sur le marché comme pour les médicaments, il existe toute une série d’étapes obligatoires avant de commercialiser un produit cosmétique.
Je suis donc en train de démêler tout ça, comprendre qui fait quoi, qui décide de quoi, et surtout qui est responsable de quoi.
On commence par tester la stabilité des produits pendant 3 mois, dans des conditions de chaleur extrême, pour vérifier qu’ils ne tournent pas, conservent leurs propriétés et leur sensorialité.
Ensuite, on teste pendant 3 mois de plus la compatibilité du produit dans son contenant final. On vérifie là encore que le produit ne change pas, et qu’il n’y a pas de transfert de matière entre contenant et contenu.
Ces test vont ensuite permettre de fixer une date limite d’utilisation (au-delà de laquelle votre produit est périmé même si vous ne l’avez pas ouvert) ou une période après ouverture pendant laquelle vous pouvez utiliser votre produit sans risque (vous savez, c’est petit logo en forme de pot de crème avec un nombre de mois écrits à l’intérieur).
Ensuite, il faut faire réaliser toute une série d’autres test, par exemple :
- “patch test” pour évaluer la tolérance de la peau ;
- “challenge test” pour vérifier qu’aucune mauvaise bactérie ne peut se développer dans le produit ;
- dosage des conservateurs, tolérance oculaire, activité de l’eau, granulométrie…

Ensuite un ou une toxicologue se chargera de rédiger et de signer un rapport sur la sécurité pour chaque produit.
Dans les semaines qui viennent, je dois donc chercher les laboratoires qui vont réaliser ces tests, identifier lesquels sont requis pour chaque produit, choisir le ou les toxicologues, décider si je me fais accompagner dans toutes ces démarches, organiser le tout… et calculer ce que ça va coûter 🥴
Pas ma partie préférée, mais c’est quand même très rassurant pour les consommatrices et les consommateurs !
🖼️ 3. Conseil Beauté : Julia Rehme, à même la peau
La cosmétique c’est l’univers de la beauté, donc du beau, donc aussi de l’art.
Et l’art est sans nul doute ce qui rend la vie plus intéressante que l’art :)
Ce mois-ci j’ai envie de vous parler de Julia Rehme, qui fait partie de ma vie de manière très intime depuis plusieurs années.
En effet, Julia est l’artiste qui a encré ma peau à plusieurs reprises depuis 2018.



Julia est allemande, basée autrefois à Berlin et désormais à Leipzig.
Styliste de formation, elle a finalement développé son œuvre sur peau et sur toile. J’ai été emportée par l’électricité de ses lignes et la délicatesse de ses couleurs, sa manière d’envisager l’art au-delà des supports.
Se faire tatouer par Julia ce n’est pas lui demander d’encrer un dessin ou un symbole que l’on a en tête. C’est lui offrir une surface de corps comme toile de création. Je n’ai jamais su à l’avance ce qu’elle allait me tatouer, elle non plus : elle dessine sur le moment, à même le corps, en fonction des lignes, des creux et des vallons de chacun et chacune.


Elle a récemment arrêté de tatouer pour se consacrer à la peinture.
Ces œuvres plastiques m’émeuvent tout autant, j’ai d’ailleurs la chance de posséder un dessin et une grande toile. Alors même si je me sens presque orpheline, tant son travail de tatouage ne ressemble à aucun autre, je vais sans aucun doute continuer à collectionner ses œuvres différemment.


Vous pouvez suivre le travail de Julia sur son compte Instagram anciennement dédié au tatouage, ou sur celui-ci consacré à ses peintures et dessins.
🥸 4. La Pause Anti-anti : Beauté rare
Parce qu’on n’en peut plus des produits “anti” : anti-rides, anti-vergetures, anti-cellulite, anti-imperfections. Et qu’il faut les voir pour arrêter de les croire.
J’ai récemment découvert la marque Rare Beauty.
Il paraît que c’est un phénomène de société porté par l’actrice hyper-connue-que-je-ne-connaissais-pas-non-plus Selena Gomez, mais bon je suis passée complètement à côté, sans doute parce que je ne suis pas la cible et que je ne connais rien à la pop culture.
Bref, Rare Beauty donc, m’a d’abord enthousiasmée par son discours, clairement affiché sur son site dans un onglet intitulé “Santé mentale et acceptation de soi” : Rare Impact entend célébrer la singularité, favoriser le sentiment d'appartenance et le bien-être mental. Avec une fondation dédiée, un comité, un rapport de ses actions. Et également un “Comfort club” avec plein de ressources pour prendre soin de soi au-delà des produits : méditations, auto-massages… J’adore !
Et puis en regardant d’un peu plus près, on se rend compte que Rare Beauty ne prend pas trop de risques non plus. Tout est très lisse, très jeune, très photoshopé. On prône l’acceptation de soi, mais avec un filtre Instagram !

Y aurait-il comme une dissonance cognitive entre ce qui est dit et ce qui est montré ?
Je ne suis pas sûre que ce soit en continuant à montrer des visages aussi irréels qu’on permettra aux femmes de se réconcilier avec leur apparence.
5. C’est à vous : Le prénom
Un sondage chaque mois sur une problématique : un choix de packaging, de nom de parfum, de priorité de produit à lancer… c’est à vous !
Les premiers produits des Belles Personnes seront des poudres corporelles – comme du talc, mais sans talc (plus d’infos dans cet épisode). Ces poudres s’appliquent sur tout le corps, et servent à tout un tas de choses :
éviter les frottements : dans des chaussures ou chaussettes, entre les cuisses, à l’aine, sous les aisselles, en-dessous de la poitrine…
absorber l’humidité : en sortant de la douche pour s’habiller plus facilement, après avoir mis de l’huile sur le corps, dans les mains moites…
prévenir ou absorber les odeurs : pieds nus dans ses baskets, dans les chaussettes ou les collants, partout où vous voulez après le sport…
mais aussi : pour enfiler des vêtements près du corps, pour enlever le sable qui colle à la plage, pour enlever des odeurs sur les mailles ou des cuirs qu’on ne peut pas laver… les usages sont quasi infinis !
Je cherche un nom de produit à la fois explicite et poétique pour ces poudres (vous savez un peu comme l’”Huile Prodigieuse”). Par exemple, en anglais, on appelle ça body dust, “poussière pour le corps”.
Le mois dernier, je vous demandais votre avis sur l’influence qu’avait Yuka sur vos décisions d’achat (si vous voulez un récap de la controverse c’est par ici).
Près des 3/4 d’entre vous m’ont donc convaincue… de rester sur la formule initiale ! Les résultats de ce sondage m’ont grandement aidée dans ma prise de décision, alors un immense merci aux votantes et aux votants, c’est vraiment précieux et m’aide à avancer !
Voilà, c’est tout pour ce mois de mai.
En attendant la prochaine édition (qui paraîtra le dernier dimanche du mois de juin), je serais très heureuse de recevoir vos commentaires, réactions, et idées en réponse à ce mail ou directement dans l’appli Substack pour les plus aguerri·es.
Les Belles Personnes, c’est vous !
Léo
PS. Si vous avez envie de faire grandir ce Premier Cercle, vous pouvez mettre un petit cœur 🥹🧡 et partager cette publication 👇🏻
Nous sommes fondamentalement des êtres de fiction. Humain·es, nous avons besoin d’histoires pour donner du sens à notre passage du terre et donc à nos projets. Si le sujet vous intéresse, je vous conseille la lecture ultra stimulante de L’Espèce fabulatrice de Nancy Huston. Et si vous avez besoin d’écrire la vôtre ou celle de votre boîte, vous devriez contacter Julie !
Agréable de suivre pas à pas ce beau projet ..franchir les étapes une à une , découvrir les difficultés qu’on n’imaginait même pas , participer concrètement à cette véritable création ! J’aime beaucoup le logo !
J'ai bien aimé voir l'évolution du logo des Belles Personnes. Je suis curieuse qu'est ce qui t'avait fait passé du bleu au brun/orangé ?