Épisode 4, Pas si rose !
Les prototypes dans la vraie vie
⌛️ Temps de lecture estimé : 8 minutes
_____
Si jamais l’épisode n’apparaît pas en entier dans votre boîte mail, vous pouvez le lire directement en ligne ici.
Chères et chers membres du Premier Cercle,
Bienvenue dans cette missive d’avril, écrite pendant quelques jours de pause lisboète. Je continue à vous raconter la gestation des Belles Personnes, la marque de produits pour le corps, et donc pour la tête ! que je suis en train de créer.
Nous sommes déjà 448 dans ce Premier Cercle 🤗
Avant de commencer, voici ce que vous pouvez faire si vous souhaitez soutenir mon projet :
Suivre le compte Instagram des Belles Personnes : il est tout neuf et ne demande qu’à grandir !
Me suivre sur LinkedIn
Partager cette newsletter généreusement autour de vous pour agrandir ce Premier Cercle !
Voici le programme de ce nouvel épisode, les précédents sont ici si vous lez avez manqués.
↪️ 1. Previously : Grandeur nature
🚀 2. L’Enjeu du mois : Fragrance tous risques
🖼️ 3. Le Conseil Beauté : Simone Pheulpin, c’est plié
🥸 4. La Pause Anti-anti : Il n’est jamais trop tôt !
🙋♀️ 5. C’est à vous : 🥕 Yukalamité
↪️ 1. Previously : Grandeur nature
Chaque mois, je commence par vous raconter ce qu’il s’est passé pour Les Belles Personnes : les avancées produits, les rencontres, les problèmes, les apprentissages.
Le 20 mars dernier, j’ai réuni 10 d’entre vous pour tester les prototypes des premiers produits des Belles Personnes. J’avais préparé cette rencontre avec soin, mais je vous avoue que je n’en menais pas large. Montrer mes petits au grand jour, c’était un moment important !
Je ne connaissais pas tout le monde, c’était l’idée : avoir les retours les plus francs et les moins biaisés possibles. Je n’ai pas été déçue ;)
Vous vous êtes montré·es particulièrement impliqué·es : dans le test des produits en eux-mêmes, dans l’univers de marque, dans la suggestion de noms de produits… regardez ! 👇🏻
Voici également un récap écrit 🤓👇🏻
À propos de l’ADN de marque :
Vous avez adhéré aux valeurs de la marque… ça me fait chaud au cœur !
À propos des trois fragrances :
Ma fragrance préférée n’a pas fait l’unanimité : vous l’avez adorée, ou détestée. “Facettes” est d’ailleurs toujours en plein test de stabilité (lire son histoire dans l’épisode précédent ;) son avenir est encore incertain…
On m’a soufflé une belle idée de nom pour les parfums sans alcool : les “laits de parfums” !
À propos des poudres corporelles :
Vous avez beaucoup aimé leur texture extra-douce, qui laisse un fini velouté apaisant sur la peau. Mais vous avez insisté sur la pédagogie à mettre en œuvre pour expliquer leurs usages. Bien noté !
La poudre paillettée a récolté 9 commentaires quasi identiques qui se résument à : “JE L’ADORE” ! Un best-seller en vue ?… Bien noté !
La couleur de la poudre rose a été jugée trop… rose ! Plus précisément, d’un rose trop girly et trop chimique 😰 (alors que la composition est naturelle à 98,5%, comme toutes ces poudres). Les deux autres couleurs vous ont beaucoup plu… Bien noté !
Mais aussi :
Vous avez aussi testé les huiles sèches, le baume réparateur, donné votre avis sur les produits suivants, les formats, les recharges… deux heures ultra riches en informations, que j’ai ensuite récoltées, reportées et synthétisées, pour en tirer des conclusions précieuses.
La poudre rose a d’ores et déjà été reformulée, les formats voyages inclus dans les produits de lancement, les recharges calibrées, et la production des huiles reportées un tout petit peu.
Un immense merci à Anne-Sophie, Baptiste, Gaëlle, Lauriane, Marie, Pauline, Pascale, Peggy, Rim 🧡🕊️, Sophie, ainsi qu’à Marie-Laure, Ludivine et mon cher mari pour leur aide précieuse.
Je suis fière et émue d’avoir réuni cette dizaine de (belles !) personnes, le tout début d’une communauté.
🚀 2. L’Enjeu du mois : Fragrance tous risques
Ce qui est à craquer ce mois-ci : MOQ, parfums, quel pas de vis choisir, les enjeux
de l’éco-conception…
Après cette rencontre de tests, je pensais que la plupart de mes produits étaient désormais validés. Jusqu’à ce que je consulte Aude de Botanique&Cosmétique 🌿, et qu’elle me confie entre autres l’adresse du site qui permet de prévoir la note Yuka d’un produit.
Si vous ne connaissez pas Yuka, c’est une application qui donne des notes aux produits alimentaires et cosmétiques. Il suffit de scanner le code-barre d’un produit et Yuka vous informe de son degré de dangerosité 👻.
Sur le papier, c’est intéressant évidemment, d’éclairer les consommateurs et les consommatrices. Mais quand on creuse, le système de notation est très simpliste. Yuka classe chaque ingrédient selon son niveau de risque. Et donne une note en fonction du nombre d’ingrédients à risque dans une formule, sans tenir compte de la proportion de ces ingrédients.
Et cela donne de grands écarts de notes, notamment à cause des parfums.
Ainsi, les produits des Belles Personnes (poudres, huiles, parfums) obtiennent des notes très différentes, en fonction de leur fragrance :
- pour la fragrance “Boudoirs” : 79/100 🤓
- pour “Facettes” (dont la poudre paillettée #chouchou) : 86/100 😎
- et pour “Vivaces”… 51/100 ! 🫠
En effet, pour les produits parfumés avec Vivaces, 7 éléments sur 14 de la formule sont considérés “à risque” par Yuka.
Ces 7 éléments sont des allergènes présents dans le parfum.
Ces 7 allergènes ne représentent que 0,31% de la composition de mes produits. Mais sont responsables de la note tout juste moyenne qui va leur être donnée.
Cette simplification me met en colère !
J’en ai parlé à Margaux, qui a développé les parfums, et qui est bien sûr tout aussi dépitée que moi. Elle va tenter de reformuler Vivaces en diminuant le nombre d’allergènes sans trop modifier la senteur.
Rendez-vous dans 10 jours pour le résultat.
Je déciderai alors :
- soit de faire modifier les trois références concernées (poudre corporelle, huile et parfum sans alcool), ce qui signifie perdre encore plusieurs mois de développement ;
- soit de lancer des produits avec une note Yuka qui ne sera pas excellente.
J’ai vraiment besoin d’avoir votre avis sur le sujet (voir le sondage plus bas) !
🖼️ 3. Conseil Beauté : Simone Pheulpin, c’est plié
La cosmétique c’est l’univers de la beauté, donc du beau, donc aussi de l’art.
Et l’art est sans nul doute ce qui rend la vie plus intéressante que l’art :)
J’ai découvert le travail de Simone Pheulpin dans un livre dédié à son travail, acheté complètement par hasard chez Empreintes (un lieu de perdition dédié à l’artisanat d’art dans le Marais).
Simone Pheulpin est née à Nancy en 1941, et depuis une cinquantaine d’années, elle plie. Elle plie des bandes de coton, elle les replie, les plie encore, les rabat, dans d’incessants allers-retours. Autodidacte, elle a élaboré cette technique il y a des décennies et la décline depuis dans des sculptures textiles non figuratives, qu’elle façonne méticuleusement, piquant des épingles (des centaines de milliers par an !) pour faire tenir sa matière.
Derrière l’apparente simplicité du procédé, on peut percevoir non seulement une grande technicité, mais la concrétisation dans le réel d’une véritable méditation, d’une opiniâtreté à la tâche qui engage le corps et l’esprit. Elle transforme le temps en matière.
Cet éloge du pli et du labeur m’émeut au plus haut point, à contre-courant de la glorification du lisse et de l’instantané qui nous étouffe.
Ce n’est pas pour rien que les plis parcourent toute l’histoire de l’art : “Le monde ne cesse de faire des plis. Des plissements géologiques aux plis sur l’eau, des rides du corps aux drapés du vêtement, le pli est le mouvement même de la vie et il en est la trace” écrit Nadine Vasseur, qui y a consacré un ouvrage1.
Vous pouvez voir Simone Pheulpin à l’œuvre dans cette vidéo :
Simone Pheulpin est représentée par la galerie Maison parisienne. Certaines de ses œuvres sont entrées dans des collections publiques, notamment celle du Musée des Arts Décoratifs, qui lui a consacré une exposition en 2021.
🥸 4. La Pause Anti-anti : Il n’est jamais trop tôt !
Parce qu’on n’en peut plus des produits “anti” : anti-rides, anti-vergetures, anti-cellulite, anti-imperfections. Et qu’il faut les voir pour arrêter de les croire.
Toujours important, de lire la presse spécialisée.
On apprend ainsi, dans Cosmetic Mag n°267 (de novembre 2024, je l’avais gardé sous le coude), que “les produits anti-âge sont les soins les plus demandés par toutes les clientes quelle que soit leur date de naissance, car même les plus jeunes les réclament.”
En voilà un beau potentiel de croissance pour les marques !
En revanche, que les jeunes filles réclament des soins anti-rides n’émeut personne. Que la peur de vieillir, ou pire, d’avoir l’air vieille, apparaisse de plus en plus tôt, ça semble normal.
Il n’y a que dans les sociétés modernes capitalistes que vieillir est synonyme de déchéance (👉🏻 les personnes âgées ne produisent plus). Ailleurs, avant, vieillir était un privilège, un honneur, une reconnaissance.
Pour les hommes, c’est somme toute globalement toujours le cas.
Pour les femmes, vieillir, c’est s’éloigner toujours plus d’un idéal de fraîcheur, de minceur, de capacité reproductive. Et nous avons intérêt à nous attaquer au problème le plus tôt possible, nous intime l’industrie de la beauté.
Une fois de plus, Mona Chollet a bien résumé la situation : “On s’assure que les fillettes en sont bien conscientes : leur propre date de péremption approche à grands pas. Il vaut mieux prévenir que guérir, il n’est jamais trop tôt pour apprendre à ‘s’occuper de soi’.”2
5. C’est à vous : 🥕 Yukalamité
Un sondage chaque mois sur une problématique : un choix de packaging, de nom de parfum, de priorité de produit à lancer… c’est à vous !
Comme vous l’avez lu plus haut, j’ai vraiment besoin de votre avis pour m’aider à trancher.
Plusieurs de mes produits vont se voir affubler d’un 51/100 sur Yuka si je ne fais pas modifier leur parfum, ce qui signifie 1. renoncer à une fragrance géniale 2. ajouter des mois de développement et 3. décaler encore le lancement de la marque.
Le mois dernier, je vous demandais votre avis sur les noms des fragrances. Le tiercé gagnant est Boudoirs / Vivaces / Facettes !
Vous m’avez aussi soufflé (merci Ariane, Fannie et Maëlle !) :
- pour le parfum signature : Hier encore
- pour le parfum frais : Verde
- pour la fragrance festive : Incandescence, Délice, Party et Ardent 🔥
Voilà, c’est tout pour ce mois d’avril.
En attendant la prochaine édition (qui paraîtra le dernier dimanche du mois de mai), je serais très heureuse de recevoir vos commentaires, réactions, et idées en réponse à ce mail ou directement dans l’appli Substack pour les plus aguerri·es.
Les Belles Personnes, c’est vous !
Léo
PS. Si vous avez envie de faire grandir ce Premier Cercle, vous pouvez mettre un petit cœur 🥹🧡 et partager cette publication 👇🏻
Nadine Vasseur, Les Plis, éd. Le Seuil, Paris, 2002
Mona Chollet, Beauté fatale, Éditions La Découverte, Paris, 2015
Cette nouvelle édition est un délice pour nos sens. La lecture m'a apportée des parfums dans le nez et de la douceur sous les doigts...
L'émotion partagée suite au départ de cette amie chère, paix et douceur à son âme 🕊.
Merci pour la mention dans ce récit Lucie-Eléonore 🌷
Comme à l'école, j'ai toujours préféré l'appréciation et l'explication à la note! Alors la note Yuka, elle m'importe peu, merci pour ton honnêteté et ton souci de faire bien et même au mieux pour Les Belles Personnes que nous sommes! Les avis sincères des chanceux testeurs de tes textures et fragrances sont les meilleures évaluations! J'ai hâte de tester moi-même!