⌛️ Temps de lecture estimé : 6 minutes
Chères et chers membres du Premier Cercle,
Ici, je vous embarque dans la gestation des Belles Personnes, la marque de produits pour le corps, et donc pour la tête ! que je suis en train de créer.
Je suis heureuse de vous retrouver pour cette missive de février !
Nous sommes désormais 403 dans ce Premier Cercle, bienvenue aux 50 nouvelles et nouveaux 🤗
Pour le faire grandir encore, vous pouvez généreusement envoyer cette newsletter à d’autres Belles Personnes !
En attendant, voici le programme de ce deuxième épisode ⛷️
(Si vous lez avez manqués, les prémices sont ici et le premier épisode là.)
↪️ 1. Previously : Comment on trouve un labo ?
🚀 2. L’Enjeu du mois : Huiles de coude
🖼️ 3. Le Conseil Beauté : Parlons Chiffon
🥸 4. La Pause Anti-anti : La somme des parties
🙋♀️ 5. C’est à vous : À vos recharges
Avant de commencer, je vous invite !
Voulez-vous bêta-tester avec moi ?
Qui ? Une dizaine d’entre vous ! (il reste 3 places) 🤗
Quoi ? Co-construire les premiers produits des Belles Personnes 🤝🏻
Pourquoi ? Vous faire participer, choisir et réagir ✨
Quand & où ? Jeudi 6 mars 2025 de 8h30 à 10h30, dans le 11e à Paris ☕️
Comment ? En répondant à ce mail 📤
↪️ 1. Previously : Comment on trouve un labo ?
Chaque mois, je commence par vous raconter ce qu’il s’est passé pour Les Belles Personnes :
les avancées produits, les rencontres, les problèmes, les apprentissages
Je vous ai raconté dans l’épisode 1 pourquoi j’ai décidé de fabriquer du “talc sans talc”.
J’ai donc commencé un benchmark international de poudres corporelles sans talc. Eh oui, notamment aux États-Unis et en Italie, où c’est déjà très développé. Amidon de maïs, poudre de riz, kaolin… il existe en fait plein d’alternatives pour créer une poudre apaisante et absorbante !
Comment j’allais bien pouvoir mettre au point une “recette” ?
(À ce stade, je ne parlais pas encore de “formule”).
N’ayant, je dois l’avouer, aucune appétence pour les activités manuelles en générale et le DIY en particulier, je ne me voyais pas commencer dans ma cuisine (même si certaines des grandes success stories de la cosmétique ont commencé là), ni dans une caravane.
Je devais donc trouver un laboratoire.
Un laboratoire de poudre.
Et comment on trouve un labo de poudre après une décennie dans le marché de l’art ?
J’ai eu une idée complètement révolutionnaire…
demander autour de moi !
Très vite, mon ami Alex m’envoie un numéro. De la part d’une amie d’amie qui bosse dans la cosmétique. Qui lui conseille un labo spécialisé en poudre qui travaille avec les plus grosses marques.
Même pas froid aux yeux en ce mois de janvier 2024, je compose le 06 magique. Le 06 de Rachel. Et j’attaque :
“Bonjour, je m’appelle Lucie-Éléonore, et je veux réinventer la poudre.”
Contre toute attente, Rachel n’a pas ricané (ou n’a rien laissé transparaître 😅). Et ni une ni deux, direction la Bretagne trois semaines après pour une première visite !
Voilà, c’est comme ça qu’on trouve un labo :)
Aujourd’hui, 6 produits y sont en cours d’élaboration !
Mais comment on écrit un cahier des charges pour mettre au point un talc sans talc ? C’est une autre histoire…

🚀 2. L’Enjeu du mois : Huiles de coudes
Ce qui est à craquer ce mois-ci : MOQ, parfums, quel pas de vis choisir, les enjeux
de l’éco-conception…
En parallèle des poudres, je développe des huiles sèches (tiens, ça ressemble à un oxymore, maintenant qu’on en parle).
À l’heure où je vous écris, je dois choisir entre deux versions mises au point par mon labo.

La première, à 95% de naturalité, procure une sensation incroyable et parfume la peau juste ce qu’il faut. Mais elle est d’un jaune pas très appétissant et on peut mieux faire en termes de naturalité.
Pour la 2e version, j’ai demandé des changements de couleur, et 98% de naturalité. La sensation au toucher et la perception des parfums sont très différentes.
Chaque matin, j’enduis donc mon bras gauche de l’huile v1 et mon bras droit de l’huile v2. Puis j’évalue le fini, je renifle, j’y reviens dans la journée…
C’est donc mon enjeu de cette fin février : choisir rapidement l’une ou l’autre des versions. Ou, vraisemblablement, en faire développer une troisième, ce qui nécessitera un bon mois de développement… alors stop ou encore ?
(Et si vous vous voulez les tester vous aussi, rendez-vous le 6 mars, infos ci-dessus !)
🖼️ 3. Conseil Beauté : Parlons Chiffon
La cosmétique c’est l’univers de la beauté. Donc du beau, donc aussi de l’art.
Et l’art est sans nul doute ce qui rend la vie plus intéressante que l’art.
Ce mois-ci, j’aimerais vous parler du travail de Chiffon Thomas.
C’est une artiste que j’ai découverte très récemment à la galerie Perrotin dans le 3e arrondissement à Paris. Américaine, née en 1991, queer et trans.
J’ai d’abord été interpellée par son nom qui sonne bizarre en français.
Puis j’ai été happée par ses installations.
Des morceaux de corps qui forment des parterres.

Des pieds que l’on aura vénérés, des paires de jambes idôlatrées.
Mais aussi des autels abîmés, tissés de fragments de peaux raccommodés, comme des religiosités fanées et douloureuses.

Autant de parcelles de corps sans âme.
Après la mort, effectivement, il ne reste que des morceaux, organes, tissus, os.
Mais une personne vivante ne se réduit pas à la somme de ses parties.
Les yeux oui, le nez non (je sais de quoi je parle).
Les pieds oui, les cuisses non (bis).
Alors Chiffon Thomas nous rappelle justement, qu’à nous regarder en nous morcellant, qu’à nous découper comme une pièce de viande, nous finirons en lambeaux.
J’y vois en tout cas une invitation à nous regarder comme des personnes. Comme des Belles Personnes.
🥸 4. La Pause Anti-anti : La somme des parties
Parce qu’on n’en peut plus des produits “anti” : anti-rides, anti-vergetures, anti-cellulite,
anti-imperfections. Et qu’il faut les voir pour arrêter de les croire.
Je voudrais rebondir sur ce regard parcellaire que nous nous portons, encouragé (ou initié ?) par l’infinité de produits tous plus ciblés les uns que les autres disponibles en rayon.
Récemment, une jeune marque s’est même lancée pour répondre, zone par zone, à chaque problématique que nous pourrions rencontrer.

Comme si nous étions une superposition de parcelles à traiter.
Je me permets d’offrir à votre réflexion sur ce sujet, pas évident à déconstruire j’en conviens, quelques lignes de l’essayiste Mona Chollet1 :
[Les clientes] se considèrent comme un simple assemblage de divers morceaux qui ne communiquent pas entre eux et qui doivent être tous parfaits, sous peine de ruiner la valeur de l'ensemble.[…]
On pense au monstre fait de pièces rapportées que crée le Docteur Frankenstein [qui traduit] le rêve de dominer la nature, autant
que la vision d'un être vivant assimilé à la simple somme de ses parties. […]Personne ne peut vivre sous l'inondation de cette lumière crue. Elle impose au corps humain des exigences qu'il n'est pas fait pour remplir. Personne ne peut résister à cette scrutation de ses moindres défauts physiques, évalués selon des critères de plus en plus irréalistes […] À partir du moment où on est humain, on a forcément besoin soi-même, ou on aura forcément besoin un jour, de l'indulgence qu'on refuse aux autres.
Je me demande si, au lieu de vouloir traiter tous nos complexes, on ne ferait pas mieux de remettre en question leurs fondements…
5. C’est à vous : À vos recharges
Un sondage chaque mois sur une problématique : un choix de packaging, de nom de parfum, de priorité de produit à lancer… c’est à vous !
Ce mois-ci j’ai vraiment du mal à trancher un sujet et j’ai besoin de votre avis.
Éco-concevoir des produits n’est plus une option en 2025. Mais ça reste une gageure (je détaillerai mes péripéties dans un prochain épisode).
Quoi qu’il en soit, en ce moment je me passionne pour les doypacks. Vous savez, ça ressemble à des paquets de sucre et ça permet de recharger vos produits dans le même contenant que celui de départ, au lieu de jeter et racheter.
Il existe plusieurs versions et j’ai besoin de votre avis sur cette question existentielle.
Préférez-vous les recharges qui servent :
- une fois ? (Auquel cas, les recharges n’ont pas à se refermer, comme celles à gauche sur la photo. Elle ont la même taille que le contenant à recharger, mais avec moins de matière et de poids.)
- ou plusieurs fois ? (Il faut un bouchon en plastique pour les refermer, comme celles de droite. Elles permettent plusieurs remplissages et doivent donc être stockées. Encore moins de matière et de poids.)
C’est à vous !
Le mois dernier, je vous demandais vos préférences sur la taille d’un produit ; voici les résultats.
Résultats qui confirment mes intuitions… merci aux votantes et votants !
Voilà, c’est tout pour ce mois de février.
Le mois prochain, on parlera parfums : comment on les imagine, les développe, les teste… jusqu’à savoir qu’on touche juste.
D’ici là, je serais très heureuse de recevoir vos commentaires, réactions, et idées en réponse à ce mail.
Les Belles Personnes, c’est vous !
Léo
PS. Si vous avez envie de faire grandir ce Premier Cercle, vous pouvez mettre un petit cœur 🥹🧡 et partager cette publication 👇🏻
Mona Chollet, Beauté fatale, Les Nouveaux visages d’une aliénation féminine, Éditions La Découverte, Paris, 2012
Attention, ce livre indispensable est explosif, sa lecture pourrait vous amener à remettre bien trop de choses en question 😉🫣
Je suis interpellée par le chemin de réflexion et la démarche de fond du projet !! Ce n’est plus seulement un projet cosmétique mais comme une possible réparation du corps et de l’âme ! BRAVO !!
J'ai bien aimé la réflexion apporté par Chiffon Thomas qui "nous rappelle justement, qu’à nous regarder en nous morcellant, qu’à nous découper comme une pièce de viande, nous finirons en lambeaux. J’y vois en tout cas une invitation à nous regarder comme des personnes. Comme des Belles Personnes." Merci pour ton partage.